Communiquer avec un enfant qui bégaie : des astuces simples et bienveillantes en maternelle

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On a vu que chaque enfant est unique et que le bégaiement peut parfois être « caché ». Maintenant, passons à des conseils pratiques pour échanger avec un enfant qui bégaie en classe. L’idée, c’est d’être un super interlocuteur !

1. Écoutez le message avant tout !

Quand l’enfant parle, concentrez-vous sur ce qu’il dit, sur le sens de sa phrase. Ce qu’il veut communiquer, c’est le plus important !

Montrez-lui que vous êtes intéressé par le fond de sa pensée, pas seulement par la façon dont il s’exprime.

Une astuce pour cela est de reformuler ce qu’il a dit pour montrer que vous avez bien compris, sans insister sur les mots où il a bégayé. Par exemple, si l’enfant dit « Pa-pa-pa-papa vient me chercher », vous pouvez reformuler : « Ah, papa vient te chercher ».

2. Parlez doucement et tranquillement !

Pour donner un bon modèle, essayez de parler un peu plus lentement et doucement quand vous vous adressez à lui. Ça peut l’aider à trouver son propre rythme plus apaisé. Mais sans jamais lui demander explicitement car il pourrait croire que vous lui coupez la parole ! On parle lentement mais on ne demande pas aux autres de parler lentement 😉

3. Regardez-le quand il vous parle !

Quand vous échangez, regardez-le dans les yeux, quitte à s’accroupir à côté de lui. Ça montre que vous l’écoutez activement.

4. Laissez-lui le temps de finir !

C’est essentiel : ne coupez pas sa parole. Laissez-lui tout le temps nécessaire pour terminer sa phrase, même s’il a des blocages ou des répétitions.

5. Mais alors en cas de blocage, que faire ?

Si l’enfant bloque sur un mot, vous pouvez, si vous savez lequel c’est et si cela ne semble pas le gêner, lui proposer le mot doucement pour l’aider. L’important est de rentrer en douceur dans le blocage, comme si vous mettiez une cale lentement sous la roue d’une voiture embourbée qui tourne sur elle-même !

Si vous ne comprenez pas l’enfant on aurait tendance à dire « je n’ai pas compris », ce qui pourrait générer davantage de frustration. Vous pouvez plutôt faire le bilan de ce que vous avez déjà compris en laissant trainer votre voix pour que l’élève complète la phrase. « Ah ok, tu veux dire que tu joues à l’atelier véhicule et….. »

6. Le dialogue est la clé !

N’hésitez pas à parler avec l’enfant en privé pour savoir ce qui l’aide le mieux, surtout si son bégaiement varie beaucoup d’un jour à l’autre.

Une simple conversation pour lui demander ce qui le met à l’aise ou pas quand il parle peut être très utile. Il sait souvent ce qui est bon pour lui ! Il pourrait même vous dire directement ce que vous pouvez faire pour l’aider.

En adoptant ces attitudes simples, vous créez un environnement de communication positif et soutenant !

7. Attention aux moqueries !

Soyez vigilant, surtout à partir de la GSM. Moqueries et micro-agressions (comme « respire, prends ton temps »  » pourquoi tu parles comme ça », soupirer ou lever les yeux au ciel,…) peuvent laisser des traces à long terme sur la confiance en soi et l’estime de soi. Il s’agira alors de parler du bégaiement, comme dans le cadre de l’éducation au vivre ensemble, à la tolérance et à la différence.